Étude « 2ème pilier 2021 : analyse des rapports annuels des caisses de pensions »

Aperçu

  • L’étude de PPCmetrics se base sur les rapports annuels révisés des caisses de pensions
  • Elle se concentre sur des indicateurs importants et comparables
  • Univers large et représentatif de 305 caisses, une fortune de prévoyance de CHF 748 mrd. et plus de 3.5 mio. d'assurés

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But et plus-value de l'étude

Pour la 7ème année consécutive, PPCmetrics publie son analyse des rapports annuels des caisses de pensions. Les données structurelles des institutions de prévoyance suisses offrent une image très actuelle de leur structure et situation. De solides institutions de prévoyance sont dans le plus grand intérêt de tous les assurés, des institutions et du grand public. Cette étude vise à contribuer à la transparence du 2e pilier et s’adresse tant au grand public qu’aux responsables des institutions de prévoyance. En complément aux indicateurs présentés l’année dernière, cette publication comprend un chapitre supplémentaire traitant de l’investissement durable dans les institutions de prévoyance suisses sur la base des reportings ESG publiés.

Dans cette étude, PPCmetrics SA analyse systématiquement les données structurelles des institutions de prévoyance suisses. L’étude se base sur les données issues des rapports annuels audités des caisses de pensions au 31 décembre 2020. Afin d’assurer la meilleure qualité des données, tous les chiffres clés sont saisis sur la base de critères uniformes. Les données des rapports annuels audités se caractérisent par un haut degré de standardisation et de fiabilité. L’analyse se concentre sur des indicateurs fondamentaux et comparables. Enfin, l’étude repose sur un vaste peer group (univers de comparaison) représentatif composé de 305 caisses de pensions, représentant une fortune de prévoyance totale de CHF 748 mrd. et plus de 3.5 mio. d’assurés.

 

Téléchargement de l'étude (en allemand)

2021-07_II Säule 2021 Analyse Geschäftsberichte von Pensionskassen.png 

 

Résultats principaux

Pour l’exercice écoulé, les principaux résultats peuvent être résumés comme suit: 

 

 

Rendement réel

Le taux d’intérêt crédité sur les capitaux d’épargne des assurés actifs se montait en moyenne à 1.90% en 2020 (médiane : 1.50%). Par rapport à la moyenne de long terme s’établissant à 1.99% depuis 2008, le taux d’intérêt crédité 2020 est légèrement inférieur. Toutefois, il convient de noter que le taux minimal LPP a sensiblement diminué au cours de cette période. En 2020, environ 70% (2019 : 77%) des caisses de pensions ont accordé un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt minimal LPP de 1%. Dans l’ensemble, une part importante de la performance moyenne de +4.21% a donc, à nouveau, été reversée aux assurés actifs via un taux d’intérêt nettement supérieur au taux minimal LPP. Par rapport à l’année précédente (2019), des taux d’intérêt (très) élevés ont toutefois été nettement moins souvent accordés. Comme les années précédentes, les institutions de droit public (1.65%) ont accordé, en moyenne, des taux d’intérêt plus bas que les institutions de droit privé (1.90%) (voir chapitre 2).

Malgré une année caractérisée par une grande incertitude et dominée notamment par la pandémie de COVID-19, plus de deux tiers des caisses de pensions (70%) ont accordé un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt minimal LPP de 1%. Le taux d’intérêt crédité moyen s’est monté à 1.86%. Les institutions de prévoyance de droit privé ont tendanciellement accordé des taux d’intérêt plus élevés que les institutions de droit public.

Taux d'intérêt technique

Depuis 2009, on observe une baisse générale des taux d’intérêt techniques (perspective d’évaluation). Cette tendance s’est poursuivie en 2020. En comparaison à 2019 (1.76%), le taux d’intérêt technique moyen a baissé de
-0.14 point pour atteindre une moyenne de 1.62%, alors que les emprunts de la Confédération à 10 ans ont seulement baissé de -0.07 point sur la même période. En 2020, le taux d’intérêt technique moyen a donc baissé de manière plus marquée que le niveau des taux à long terme.

La différence du taux d’intérêt technique moyen entre institutions de prévoyance de droit public (1.85%) et de droit privé (1.57%) se monte à 0.28 point (2019 : 0.25 point). En 2020, la différence entre les taux techniques d’évaluation a donc légèrement augmenté. Au 31.12.2020, le taux technique le plus élevé est de 3.25% (2019 : 3.50%) et le plus bas de
-0.48% (2019 : -0.36%), soit une fourchette de 3.73 points (2019 : 3.86 points). L’institution de prévoyance présentant le taux technique le plus bas est une caisse de rentiers appliquant une évaluation économique.

Depuis 2009, on observe une tendance continue à la baisse des taux d’intérêt techniques. Cette tendance s’est poursuivie en 2020. Par rapport à l’année précédente, le taux technique a baissé, en moyenne, de -0.14 point. Les institutions de droit public ont des taux techniques moyens plus élevés que les institutions de droit privé. La fourchette des taux d’intérêt techniques reste large.

À 1.62%, le taux d’intérêt technique moyen reste nettement supérieur au taux d’intérêt sans risque. En 2020, le taux technique a davantage diminué que le niveau du taux d’intérêt des emprunts de la Confédération à 10 ans (-0.07 point).

 

 

En 2019, la Chambre Suisse des Experts en Caisses de Pensions (CSEP) a approuvé la révision de la directive technique 4 sur le taux d’intérêt technique (DTA 4). Le taux technique recommandé doit être inférieur au rendement net attendu de la stratégie de placement, avec une marge appropriée, et être conforme à la «structure et aux caractéristiques» de l’institution de prévoyance. Une caractéristique importante de la tolérance structurelle au risque d’une institution de prévoyance est la proportion du capital de prévoyance des rentiers. Selon la DTA 4, une caisse à forte proportion de rentiers devrait ainsi fixer un taux technique proche du taux sans risque. La DTA 4 définit la limite supérieure pour le taux technique comme la moyenne des 12 derniers mois des taux des emprunts de la Confédération à 10 ans à laquelle est ajouté un supplément de 2.5 points de %, réduit d’une décote en cas d’utilisation de tables périodiques. La limite supérieure se monte à 1.68% (utilisation de tables périodiques) resp. 1.70% arrondi, ou à 1.98% (utilisation de tables générationnelles) resp. 2.00% arrondi depuis le 30.09.2020. Selon la lettre de la CHS PP sur l’application de la DTA 4 du 23.02.2021, un léger arrondi de la recommandation du taux d’intérêt technique (max. de 0.05%, par exemple de 1.98% à 2.0%) n’est pas considéré comme un dépassement de la limite supérieure.

La proportion d’institutions de prévoyance ayant un taux d’intérêt technique supérieur à la limite supérieure définie pour les tables générationnelles est faible et se monte à environ 4.5%. Cela représente une diminution par rapport à 2019 (8%).

La proportion des institutions de prévoyance ayant un taux technique plus élevé que la limite supérieure définie pour les tables périodiques est d’environ 63%. Cette proportion a augmenté par rapport à l’année précédente (2019: 51%).

Comme l’année précédente, la proportion de capital de prévoyance des rentiers n’a qu’une faible influence sur le niveau du taux technique. En effet, des taux techniques très différents ont été observés pour une même proportion de capital de prévoyance des rentiers, ce qui ne va pas dans le sens de la DTA 4.

Par rapport à 2019, le taux d’intérêt moyen crédité sur les capitaux d’épargne a diminué de -0.67 point pour atteindre 1.86%. Avec une baisse moyenne de -0.14 point, le taux d’intérêt technique a également diminué, mais de façon moins marquée que le taux d’intérêt crédité sur les capitaux d’épargne. Néanmoins, comme l’année précédente, le taux d’intérêt crédité moyen reste supérieur au taux technique moyen des institutions de prévoyance (voir chapitre 3).

Bien qu’en 2020, le taux d’intérêt crédité ait baissé plus nettement que le taux technique, le taux d’intérêt crédité moyen sur les capitaux d’épargne des assurés actifs est resté supérieur au taux technique moyen. En 2020, l’institution de prévoyance moyenne a accordé un taux d’intérêt supérieur de +0.24 point aux assurés actifs.

Pour la deuxième année consécutive, le taux d’intérêt crédité moyen est supérieur au taux technique moyen. Depuis 2008, ce n’est que la troisième fois que cela se produit. Toutefois, sur le long terme, le taux technique moyen reste nettement supérieur au taux moyen crédité aux assurés actifs.

 

 

Rendement absolu moyen

L’année 2020 fut une année mouvementée, tant pour les marchés financiers que pour les institutions de prévoyance. De mi-février à fin mars 2020, de fortes variations ont été observées sur les marchés financiers, notamment en raison des incertitudes liées à la pandémie de COVID-19. Grâce aux mesures de stabilisation fiscales prises mondialement par les gouvernements et les banques centrales, les marchés financiers se sont rapidement repris et de manière significative dès avril 2020. En 2020, la performance absolue moyenne de toutes les caisses de pensions examinées se monte à +4.21% (médiane : +4.27%). Les performances moyennes des institutions de prévoyance de droit privé (+4.22%) et des institutions de droit public (+4.18%) sont à un niveau comparable. Par rapport à l’année précédente, la distribution des performances est plus étalée vers les extrêmes en 2020 (minimum : -4.10%, maximum : +11.06%), mais plus dense autour de la moyenne. La moitié des institutions de prévoyance ont ainsi réalisé une performance absolue comprise entre +3.5% et +5.0% en 2020. Des écarts significatifs sont observés tant parmi les performances les plus élevées que parmi les plus faibles. Environ 5% des institutions de prévoyance ont réalisé une performance absolue inférieure à 2%, et environ 9% ont réalisé une performance supérieure à 6%.

Malgré les fortes turbulences des marchés financiers résultant de la pandémie de COVID-19 au 1er trimestre 2020, la plupart des institutions de prévoyance ont non seulement pu compenser les pertes importantes, mais ont même généré, en moyenne, des performances absolues nettement positives. La performance absolue moyenne de toutes les caisses de pensions analysées se montait à +4.21% à fin 2020.

Les performances absolues se situent entre -4.10% et +11.06%. Seules trois institutions de prévoyance n’ont pas réalisé une performance absolue positive en 2020. Comme en 2019, la plupart des caisses de pensions ont enregistré des performances largement positives en 2020.

Avec une performance d’environ +4.2%, l’institution de prévoyance moyenne a crédité un taux d’intérêt sur les comptes des assurés actifs de 1.90%. Malgré des performances similaires, le taux crédité a fortement varié selon les caisses de pensions. Les performances absolues réalisées n’expliquent que partiellement le taux crédité par les institutions de prévoyance. D’autres facteurs comme, par exemple, la tolérance structurelle au risque, ont également eu un effet sur le niveau du taux d’intérêt crédité (voir chapitre 4).

En 2020, la relation entre la performance réalisée et le taux crédité était positive mais n’explique qu’une très faible partie de la dispersion. Par rapport à 2019, une proportion légèrement plus élevée des caisses de pensions a opté pour le taux minimal LPP de 1% (2020 : 26%, 2019 : 20%). Toutefois, la grande majorité des institutions de prévoyance (70%) ont à nouveau accordé un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt minimal LPP.

Rendement absolu / taille des caisses de pension 

Les plus grandes caisses de pensions ont-elles, en moyenne, réalisé une performance plus élevée que les petites caisses en raison d’une meilleure capacité de négociation lors de l’attribution de mandats (frais inférieurs en raison de leur taille) ou de moyens d’analyse plus importants ? Au cours des trois dernières années (2018 à 2020), la taille du portefeuille n’a pas eu d’influence sur la performance des caisses de pensions. Alors que 2018 fut caractérisée par des marchés clairement négatifs et qu’une forte exposition aux actions a notamment eu un effet négatif, la majorité des performances observées étaient positives en 2019 et 2020. Durant ces deux années, une forte exposition aux actions a contribué positivement aux résultats. En moyenne, sur une période de 3 ans, la majorité des performances réalisées sont positives (par exemple LPP 25 : +2.97% p.a., LPP 40 : +3.91% p.a. et peer group : +3.89% p.a.). Comme l’année précédente, les données à disposition ne permettent pas de confirmer l’hypothèse que les grandes caisses de pensions ont un avantage comparatif sur les plus petites (voir chapitre 5).

Les années 2018 à 2020 ont été caractérisées par des performances absolues très hétérogènes. Alors qu’en 2018 la performance moyenne était négative (-2.8%), une performance positive a été réalisée en 2019 (moyenne : +10.8%) et également en 2020 (moyenne : environ +4.2%).

Sur la période 2018 à 2020, les grandes caisses de pensions n’ont, en moyenne, pas réalisé de meilleures ou de moins bonnes performances absolues que les plus petites institutions de prévoyance.

Rapport sur les efforts en matière de durabilité 

Les institutions de prévoyance suisses communiquent de plus en plus publiquement leurs initiatives en matière de durabilité. Durant les trois dernières années, la proportion des institutions de prévoyance qui communiquent sur ce thème dans leur rapport de gestion ou sur leur site web a augmenté de +14 points de pourcentage, passant de 24% en 2018 à 38% en 2020. Des différences peuvent être observées entre les institutions de prévoyance de droit public et de droit privé, ainsi qu’entre les petites et les grandes institutions de prévoyance. Ces rapports témoignent des nombreux efforts déployés par les caisses de pensions en matière de durabilité et couvrent un large éventail d’approches (recours à des critères négatifs, l’exercice des droits de vote, engagement, approche par critères positifs tels que l’approche best-in-class, l’investissement d’impact ou l’intégration dans l’analyse financière) (voir chapitre 6).

Près de 40% des institutions de prévoyance ont communiqué leurs efforts en matière de durabilité en 2020. Par rapport aux années précédentes, cela représente une augmentation continue.

Plus la fortune de prévoyance d’une institution est importante, plus la proportion des institutions de prévoyance qui communiquent leurs efforts en matière de durabilité est élevée. Toutefois, il convient de noter que les ressources en communication augmentent généralement avec la taille de l’institution. Ainsi, ces résultats ne signifient pas que les petites institutions de prévoyance ne considèrent pas la durabilité et ne l’intègrent pas dans leur processus d’investissement.

Les institutions de prévoyance suisses emploient différentes méthodologies pour intégrer les aspects de durabilité dans leurs investissements. Les plus populaires en 2020 ont été l’intégration dans l’analyse financière (29% des caisses), la définition de listes d’exclusion (26% des caisses) et l’engagement (19% des caisses).

 

 

Degré de couverture sous risque

Le degré de couverture sous risque mesure la charge des porteurs de risque (assurés actifs et employeur) des caisses de pensions suisses. L’enquête actuelle montre que la tolérance structurelle au risque des institutions de prévoyance s’est légèrement améliorée en 2020. Ainsi, le degré de couverture sous risque moyen des institutions de prévoyance en capitalisation complète est passé de 102.3% (2019) à 103.2% (2020, pour le peer group des caisses de pensions disponible). Un degré de couverture sous risque inférieur à 100% signifie que les rentes en cours ne peuvent pas être financées sans le soutien des porteurs de risque. L’amélioration significative du degré de couverture sous risque peut être principalement attribuée aux performances positives en 2020. Par contre, la légère baisse des taux d’intérêt en 2020 a entraîné une augmentation des engagements escomptés, ce qui a eu un impact négatif sur le degré de couverture sous risque (voir chapitre 7).

Le degré de couverture sous risque mesure de manière transparente et comparable la situation financière effective des caisses de pensions suisses du point de vue des porteurs de risque. Le degré de couverture sous risque moyen des institutions de prévoyance en capitalisation complète a augmenté l’année dernière, passant de 102.3% (2019) à 103.2% (2020), en raison des performances absolues positives. Il a donc même dépassé le précédent niveau record de 2017 (102.4%).

Un degré de couverture sous risque supérieur à 100% signifie qu’à fin 2020, les capitaux restants après le financement des rentes en cours se situent en moyenne légèrement au-dessus des prestations de sortie des assurés actifs.

 

Le degré de couverture technique moyen à fin 2020 a également augmenté, passant de 110% (fin 2019) à 111.6%. Ceci s’explique notamment par les performances absolues positives et supérieures au besoin de rendement.

Frais de gestion de fortune

Tant dans le débat public que pour les responsables des caisses de pensions, les frais de gestion de fortune jouent un rôle important. En 2020, ces derniers s’élevaient, en moyenne, à 0.40% (médiane : 0.36%) des placements transparents. Comparé à l’année 2019 (moyenne: 0.42%, médiane : 0.38%), les frais ont diminué. Par rapport à l’année précédente, la transparence des coûts a encore augmenté à un niveau déjà élevé. Environ 97% (2019 : 93%) des institutions de prévoyance présentent un taux de transparence compris entre 98% et 100%. Cela indique que, pour une forte proportion de placements alternatifs, la transparence s’est améliorée (voir chapitre 8).

En 2020, les frais de gestion de fortune moyens ont diminué par rapport à l’année précédente de 0.42% (2019) à 0.40% (2020). Parallèlement, le taux de transparence des frais s’est encore accru.

Les performances positives sont l’une des raisons possibles de la baisse des coûts. Durant ces deux dernières années, les performances élevées ont conduit à une augmentation des volumes. Comme les tarifications sont généralement calculées sur la base d’échelles tarifaires, une augmentation de la taille des portefeuilles réduit les tarifications. 

 

Taux de conversion

Au 01.01.2021, les taux de conversion déclarés par l’ensemble des institutions de prévoyance analysées étaient de 5.46% en moyenne et de 5.40% en médiane. Par rapport à l’année précédente (au 01.01.2020), les taux de conversion ont sensiblement diminué (moyenne et médiane d’environ 5.56%). Environ 60% (65% en 2020) des institutions de prévoyance appliquent un taux de conversion compris entre 5% et 6% au début de l’année 2021. 14% (2020 : 17%) de toutes les caisses de pensions considérées ont un taux de conversion supérieur à 6%, tandis que 25.6% (2020 : 18.5%) appliquaient un taux de conversion de 5% ou moins. Au 01.01.2021, les taux se situent dans une fourchette comprise entre 4.10% et 7.20%. Sur la base des taux d’intérêt du marché au 31.12.2020, le taux de conversion économiquement neutre s’élève à 3.48%.

Le taux de conversion moyen des institutions de prévoyance considérées a de nouveau baissé en 2020 (baisse de -0.10 point), mais de manière moins significative que l’année précédente. Pour la première fois, plus d’un quart des caisses de pensions utilisent un taux de conversion de 5% ou moins. Cela confirme la tendance à la baisse des taux de conversion.

Sur la base du niveau des taux d’intérêt à fin 2020, le taux de conversion économiquement neutre se monte à environ 3.48%. Le taux de conversion moyen de 5.46% est donc encore nettement supérieur. Le taux de conversion moyen utilisé par les institutions de prévoyance a diminué plus fortement en 2020 que le taux de conversion économiquement neutre. Toutefois, d’un point de vue économique, le capital nécessaire pour financer les rentes futures est toujours supérieur à l’avoir de vieillesse disponible à la retraite. 

Une autre analyse compare les taux de conversion futurs déjà annoncés par les caisses (pour les 10 prochaines années au maximum). Les caisses de pensions au sein de ce peer group prévoient des taux de conversion moyens de 5.30%. Comparé à l’année précédente (2019 : 5.39%), cela signifie une baisse de -0.09 point de pourcentage. On peut donc s’attendre, à l’avenir, à des taux de conversion encore plus bas (voir chapitre 9).

Au 01.01.2021, les taux de conversion des institutions de prévoyance s’élevaient à environ 5.46% (01.01.2020 : 5.56%) et seront, selon les informations connues aujourd’hui, abaissés à 5.30%, en moyenne, dans les prochaines années. Les taux de conversion actuels ainsi que les taux de conversion futurs ont à nouveau baissé.

D'autres indicateurs

La primauté des cotisations est de loin la primauté la plus répandue. En particulier, les institutions de prévoyance de droit privé ne recourent pratiquement plus à la primauté de prestations. Encore 11% des caisses de droit public utilisent la primauté de prestations.

En ce qui concerne l’utilisation des tables de mortalité, le nombre d’institutions de prévoyance recourant aux tables générationnelles s’est stabilisé et n’a pas augmenté davantage. Durant les années précédentes, un nombre croissant de caisses adoptaient les tables générationnelles au dépens des tables périodiques. A fin 2020, une nette majorité des institutions de prévoyance (environ 56%) utilisent les tables générationnelles.

La part des capitaux de prévoyance des assurés actifs par rapport à l’ensemble des capitaux de prévoyance s’élève, en moyenne, à environ 52% et a encore légèrement diminué par rapport à l’année passée (53%). Le 50% des institutions de prévoyance autour de la médiane présentent une proportion de capitaux de prévoyance des assurés actifs située entre 42% et 65% (voir chapitre 10).

Les stratégies de placement des caisses de pensions continuent à afficher une grande diversité. Les obligations en CHF, les actions internationales et l’immobilier représentent toujours et de loin les classes d’actifs les plus importantes. Quelques institutions de prévoyance suivent des stratégies dépassant les limites définies par l’OPP 2. Ainsi, trois institutions de prévoyance dépassent la limite supérieure en actions fixée à 50%, 10 dépassent la limite supérieure des placements alternatifs fixée à 15% et 41 institutions de prévoyance dépassent la limite supérieure de 30% en immobilier. Au total, 52 des 268 caisses (soit environ 19.4%) dépassent, dans au moins une classe d’actifs, les limites OPP 2 en matière de placement. Tout dépassement des limites fixées dans l’OPP 2 doit être signalé dans le rapport annuel.

Depuis octobre 2020, les dispositions légales de la prévoyance professionnelle prévoient une classe d’actifs distincte pour les placements en infrastructures, avec une limite de 10% de la fortune totale, pour autant qu’aucun effet de levier ne soit utilisé. Les placements dans les infrastructures ont enregistré d’importants afflux de capitaux ces dernières années et sont également sur le radar de nombreuses institutions de prévoyance suisses (cf. chapitre 10). 

La base de données PPCmetrics montre qu’environ 20% des institutions de prévoyance investissent dans l’infrastructure avec un poids stratégique moyen de 3.3%.

Dans le cas des placements en infrastructures, les organes de décisions de l’institution devraient systématiquement et régulièrement clarifier le recours à l’effet de levier par les fonds.